Mamadou Diouf est enseignant à l’Université de Columbia à New York. Il dirige également la collection “Histoire, Politique et Société” des éditions Présence africaine. C’est dans cette collection que paraît un livre dont il a écrit la préface : “L’Invention de l’Afrique. Gnose, philosophie et ordre de la connaissance”, traduction française – écrite par Laurent Vannini – de “The Invention of Africa. Gnosis, Philosophy and the Order of Knowledge.”
Mamadou Diouf revient sur le contexte de parution de ce livre phare écrit par le philosophe et écrivain congolais Valentin-Yves Mudimbe. Paru aux Etats-Unis en 1988, il n’avait pas encore connu de traduction française, alors même que l’ouvrage est fondateur pour les études postcoloniales sur l’Afrique. Il aurait ainsi opéré une rupture comparable à celle provoquée par Edward Saïd (1935-2003) avec son livre “L’Orientalisme” (1978).
En outre, il montre que l’image d’une Afrique primitive, en dehors de l’Histoire et représentant l’altérité par excellence, est une construction intellectuelle. L’Afrique a ainsi été “inventée” par les grands textes européens : ceux des explorateurs, des anthropologues, des missionnaires… Cette construction ayant abouti à une “librairie coloniale” dans laquelle même les Africains sont encore enfermés.
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