Syrie: contre-offensive violente dans les provinces d’Hama et d’Idleb
Une cinquantaine de soldats de l’armée syrienne et autant de combattants jihadistes ou islamistes sont morts en 24 heures de combats sur les fronts d’Hama et d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où les troupes gouvernementales tentent de stopper une avancée des groupes jihadistes.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’Observatoire syrien des droits de l’homme et des sources de l’opposition armée affirment que les jihadistes poursuivent leur progression au nord-ouest de la province d’Hama après la percée qu’ils ont enregistrée lors d’une offensive surprise, jeudi 6 juin, sur ce front qui n’était pas très actif.
L’agence officielle syrienne Sana et d’autres sources pro-gouvernementales assurent pour leur part que l’armée syrienne et ses alliés sont parvenus à contenir l’attaque jihadiste et ont lancé ce vendredi une contre-offensive qui leur a permis de reprendre certaines positions perdues la veille.
Plus de 1 500 roquettes et obus
Les deux camps s’accordent sur le fait que des combats acharnés se déroulent sur toute la ligne de front. L’ONG OSDH rapporte que les avions russes et syriens ont mené quelque 150 raids vendredi, alors que plus de 1 500 roquettes et obus ont été échangés.
Les pertes élevées de part et d’autre témoignent de l’intensité des combats au sol. Les deux camps continuent d’acheminer des renforts, ce qui montre que la bataille sera longue.
Plus de 350 civils ont péri et 270 000 ont été déplacés depuis le début l’offensive des troupes gouvernementales, appuyées par l’armée russe, contre la province d’Idleb, dernier fief jihadiste en Syrie, le 30 avril.
Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
C’est malheureusement devenu une habitude en Syrie : les sites de santé sont parmi les plus bombardés par l’aviation à Idleb. 25 attaques recensées en dix jours dont une sur une ambulance. Les centres qui n’ont pas été touchés évacuent leurs blessés de peur d’être la prochaine cible. Les forces pro-régime resserrent chaque jour un peu plus leur étau sur la dernière poche qui leur échappe en Syrie.
Pour Jens Laerke, le porte-parole du bureau des Affaires humanitaires à l’ONU, la situation est critique : « Cela fait des mois que les Nations unies préviennent que la situation humanitaire est sur le point de s’effondrer. Parce qu’on redoute une offensive militaire massive sur la région d’Idleb. Est-ce qu’il y a une escalade militaire en ce moment ? Ça ne fait aucun doute. Mais vous savez, la guerre dure depuis plus de 8 ans. Et à chaque fois, on alerte sur les risques d’un désastre ou d’une catastrophe… Parce qu’on ne peut pas dire autre chose. Cette fois, c’est encore pire »
Les écoles ne sont pas épargnées. 22 ont été attaquées à Idleb, rien que pour le mois de mai. Human Rights Watch accuse la Syrie et son allié russe d’avoir délibérément utilisé des armes à sous-munition, des armes incendiaires et des barils d’explosifs sur des secteurs habités par des civils.
Rfi