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Syrie: « On vous laisse les villes détruites, les bombes enfouies et mines actives, les morts, et nous on prend le pétrole, deal? » (D. Trump)

Le président américain a annoncé qu’il maintiendrait une présence américaine résiduelle pour sécuriser les hydrocarbures de l’Est syrien.

Les tomates jetées sur les blindés américains quittant la ville syrienne de Qamichli symbolisent la débâcle des États-Unis en Syrie. La décision de Donald Trump de rappeler du jour au lendemain le millier de soldats encore présents dans le pays le 13 octobre dernier a en effet ouvert la voie à l’invasion turque du nord-est du pays et contraint les forces kurdes, pourtant alliées de Washington contre Daech, de se ranger du côté du régime syrien et de renoncer à ses projets d’autonomie. Abandonnées par les militaires américains, les bases depuis lesquelles ces derniers coordonnaient la lutte antidjihadiste ont été réinvesties par les forces spéciales russes. Et le chaos provoqué par l’intervention de la Turquie a entraîné l’évasion du camp de réfugiés d’Aïn Issa d’environ 800 proches de djihadistes, favorisant ainsi la résurgence de l’organisation État islamique.

La débandade américaine, contraire aux intérêts des États-Unis et de leurs alliés dans la région, a été fustigée à Washington – du Pentagone jusqu’au camp républicain, et a poussé Donald Trump à faire quelque peu marche arrière. Lundi, le pensionnaire de la Maison-Blanche a déclaré qu’il maintiendrait un nombre résiduel de soldats américains en Syrie. À la demande d’Israël et de la Jordanie, environ 150 soldats devraient rester stationnés dans la garnison d’Al Tanf, à la frontière irako-jordanienne. « Il s’agit d’empêcher que les djihadistes présents dans la steppe ne profitent du retrait américain pour traverser la frontière et passer en Jordanie », explique le géographe Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon-2 et spécialiste de la Syrie. « Quant aux Israéliens, ils craignent que l’Iran [allié de Bachar el-Assad, NDLR] ne s’installe tout le long de la frontière syro-irakienne. »

Compagnies américaines

Outre le sud du pays, Donald Trump envisage également le maintien de troupes américaines dans l’est de la Syrie. Selon le New York Times, qui cite un haut responsable américain, le Pentagone travaille actuellement sur un plan prévoyant le maintien de 200 forces spéciales à la frontière syro-irakienne, notamment pour effectuer des missions de contre-terrorisme et ainsi prévenir la résurgence de Daech. À cette fin, ces soldats seront appuyés de leurs collègues stationnés de l’autre côté de la frontière, dans les bases américaines situées dans la province d’Al-Anbar, à l’ouest de l’Irak.

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