Transplantion rénale au Sénégal : Les dossiers de candidatures des hôpitaux attendus

Les premières transplantations rénales sont attendues au Sénégal. Après le vote de la loi sur le don et la transplantation d’organes et la signature des décrets d’application, le ministère de la Santé a soumis un dossier de candidatures avec plusieurs critères. Mais, jusque-là, aucune structure hospitalière n’a réagi.
Le Sénégal, malgré le vote, en 2015, de la loi relative au don, au prélèvement et à la transplantation d’organes et aux greffes de tissus humains, les choses n’ont pas bougé. Mais du côté du ministère de la Santé et de l’Action sociale, après la signature des décrets et de l’arrêté ministériel accompagnant la loi, tout est fin prêt. Cependant, le président du Conseil national de don et de transplantation (Cndt), Pr El Hadj Fary Ka, a précisé que ce sont les hôpitaux publics qui transplantent. Nous l’avons interrogé après l’atelier de validation du Plan de communication du Cndt. Le Conseil a transmis un agrément aux hôpitaux publics qui doivent soumettre leur dossier de candidature. Selon lui, c’est sur la base des dossiers que le Cndt se chargera d’évaluer la structure en termes de ressources humaines, d’infrastructures afin d’évaluer si elle dispose d’un plateau technique permettant de faire la transplantation rénale. « Si l’hôpital répond aux critères, l’agrément lui sera octroyé. Et il aura le feu vert pour faire la transplantation rénale. Mais, pour le moment, aucune structure de santé n’a déposé son dossier pour bénéficier de cet agrément », a indiqué Pr Ka.
Pourtant, tous les hôpitaux ont reçu le référentiel. « Ils sont peut-être en train de se mettre à niveau parce qu’il y a des exigences en termes d’infrastructures, de ressources humaines, d’organisation interne. Il faut leur donner le temps de s’organiser afin qu’ils puissent soumettre leurs dossiers», a expliqué le néphrologue. Il souhaite d’ailleurs voir plusieurs hôpitaux présenter leurs dossiers parce que la demande est forte. « Avec un seul hôpital, la demande sera supérieure à l’offre. Nous n’avons pas de limitation particulière, si nous avons trois hôpitaux à Dakar par exemple, ce serait déjà bien. Maintenant, c’est à chaque hôpital de se mettre aux normes référentielles parce que nous avons choisi des experts pour les évaluations », a-t-il rappelé.
Au Sénégal, selon la loi, le rein d’un cadavre, par exemple, n’est pas autorisé. La transplantation ne concerne que les donneurs vivants. D’après le président du Cndt, le donneur doit être un parent proche du malade, c’est-à-dire, un cousin, un frère, un conjoint, entre autres. Il a fait savoir que le donneur sera évalué sur le plan sanitaire et soumis aux analyses et autres examens pour voir s’il ne court pas de risque en donnant un de ses reins. Il faut noter que l’on peut vivre avec un rein pendant plus de 80 ans. Le don de rein n’a aucune conséquence sur l’espérance de vie du donneur.