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Ultradroite : un procès contre 9 membres du groupuscule OAS, qui voulait attaquer Mélenchon et Castaner

Par Le Parisien avec AFP 

Les neuf hommes sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste ». Leur chef autoproclamé, Logan Nisin, est actuellement le seul toujours en détention provisoire.

Neuf membres d’un groupuscule d’ultradroite qui se faisait appeler OAS, accusé d’avoir envisagé des attaques, potentiellement contre des musulmans ou contre Christophe Castaner, ont été renvoyés devant un tribunal correctionnel. Dans une ordonnance datée du 12 mai, les juges d’instruction antiterroristes ont décidé que ces neuf hommes devaient être jugés en correctionnelle pour « association de malfaiteurs terroriste », dont trois, qui étaient mineurs au moment des faits, devant le tribunal pour enfants.

Trois d’entre eux, dont le chef autoproclamé du groupe, Logan Nisin, sont aussi renvoyés pour « vol en relation avec une entreprise terroriste », pour avoir dérobé une voiture.

Seul protagoniste de l’affaire toujours en détention provisoire, ce dernier comparaîtra également pour « apologie du terrorisme ». Le 28 juin 2017, alors âgé de 21 ans, il avait été arrêté à Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Fiché S depuis 2014 pour son appartenance à divers mouvements d’ultradroite, dont le Mouvement Populaire pour une Nouvelle Aurore (MNPA) ou encore l’organisation royaliste Action française, il animait notamment un groupe sur Facebook dénommé « Les Amis et Supporters d’Anders Behring Breivik », en référence à l’auteur de la tuerie qui a fait 77 morts près d’Oslo, en Norvège en 2011.

Des attaques envisagées contre Mélenchon et Castaner

Lors d’une perquisition, les enquêteurs avaient saisi des armes et des munitions, ainsi que des documents qui révélaient qu’il était « à la tête d’une structure dénommée Organisation des Armées Sociales. L’acronyme, OAS, était le même que celui de l’Organisation armée secrète, responsable d’une campagne sanglante contre l’indépendance de l’Algérie dans les années 1960. En octobre 2017, huit membres du groupe étaient à leur tour interpellés et mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Lors de sa garde à vue, Logan Nisin avait indiqué que le groupe avait envisagé de s’attaquer au chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, pendant la campagne pour l’élection présidentielle, mais avoir abandonné sachant que celui-ci ne serait pas élu. Il avait dit en revanche avoir ciblé le macroniste Christophe Castaner, à l’époque maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), et avoir envisagé d’attaquer un marché aux puces, des restaurants à kebabs ou encore le chantier de la grande mosquée de Vitrolles. Mais le jeune homme avait aussi affirmé qu’après y avoir réfléchi, il avait conclu que les risques de mourir ou de finir en prison étaient bien trop élevés.

« On est vraiment dans ce dossier face à un énorme fantasme, où on mélange tentation et tentative », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Logan Nisin, Me Eric Bourlion, soulignant que la tentation relevait « d’une envie » et la tentative d’une « infraction pénale ».

La menace de l’ultradroite, qui a ressurgi en réaction à la vague d’attentats djihadistes, inquiète de plus en plus les autorités. Cinq autres informations judiciaires antiterroristes concernant cette mouvance depuis 2017 sont toujours en cours.

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