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XÉNOPHOBIE OU FAIT DIVERS ? LES DÉTAILS DE L’AGRESSION D’ÉTUDIANTS GABONAIS

Une agression aux relents de xénophobie ? À la Cité Avion de Ouakam, des jeunes étudiants, ressortissants du Gabon, ont lancé hier, une vive polémique sur les réseaux sociaux.

À la source du problème, une vidéo publiée par un de leurs compatriotes dans laquelle une voix féminine lance qu’on lui aurait jeté de l’acide au visage et que des Sénégalais s’en seraient pris à eux en les accusant d’être à l’origine de la flambée des prix du loyer dans leur localité.

Rapidement, l’affaire s’est propagée telle une traînée de poudre et la webosphère s’est enflammée avec des accusations et attaques verbales entre Sénégalais et Gabonais, des appels au calme et des inquiétudes que ça vire au drame. Emedia.sn s’est penché sur le sujet, pour auprès de la communauté gabonaise et des sources proches de l’enquête ouverte.

La vidéo en question, de très faible qualité, ne donne pas d’indication sur le moment et le lieu, en dehors du fait qu’elle mentionne clairement que c’est à Ouakam et que les personnes filmées sont de nationalité gabonaise. Selon nos premiers interlocuteurs, les faits se sont déroulés dans la nuit du samedi au dimanche derniers et c’est précisément au quartier Cité Avion.

Selon des étudiants gabonais, interrogés par Emedia.sn sous le couvert de l’anonymat, « c’est un groupe d’étudiants gabonais qui a subi une agression, avec deux individus qui les ont ciblé et l’un d’eux a arraché le téléphone d’un des étudiants. Après une course poursuite, l’acolyte du voleur a été appréhendé par les Gabonais. Et c’est là qu’il y a eu une polémique avec les riverains qui sont sortis. Une fois qu’ils ont découvert que c’était un conflit entre un Sénégalais et des étrangers, ils ont pris fait et cause pour leur compatriote. À partir de là, impossible de leur faire comprendre, en réalité que les étrangers étaient victimes de vol. Ils se sont mis à les traiter de tous les noms d’oiseaux, les accusant d’être à l’origine de la hausse du loyer dans la zone parce qu’ils auraient la préférence des agences immobilières, ou encore d’être des trafiquants de drogue et autres cybercriminels. Pendant que les voix s’élevaient, un début de bagarre s’est déclenché et là, une personne aurait versé de l’acide sulfurique en direction des Gabonais qui ont fui chez eux, en toute panique, en faisant la fameuse vidéo. »

C’est à partir de là que l’affaire a enflammé la toile, avec les influenceurs Gabonais qui s’en sont saisis sur les réseaux sociaux. « Apparemment la Teranga n’a plus aucun sens. Un groupe d’étudiants gabonais a été tabassé, et on leur a versé de l’acide au visage. On accuse les étrangers de faire flamber le prix du loyer et autres… », a commenté un internaute, tandis que d’autres, des Nigérians, Gabonais, Maliens, etc. en ont profité pour conter leurs différentes mésaventures subies pour conforter la thèse selon laquelle la xénophobie commence à devenir grandissant au pays de la Teranga.

LES AUTORITÉS CONSULAIRES DU GABON SAISIES DU DOSSIER
Emedia.sn a également essayé de voir s’il y avait une plainte, notamment au niveau de la très alerte gendarmerie de Ouakam, afin de voir si le dossier avait atterri sur leur table et s’il y avait une suite donnée à cette affaire. Là, nos interlocuteurs, surpris de l’ampleur prise la question, ne veulent pas se prononcer sur le sujet, jugé délicat. Mais, des sources, nous confirment qu’il y a bien une plainte sur la table du commandant. Sauf qu’elle ne présente pas l’affaire comme précédemment détaillée.

« Il me semble que la gendarmerie avait été mise au parfum de cet incident et qui avait envoyé des éléments sur place. Mais je n’ai pas eu vent d’attaques à caractères xénophobes, qui viseraient précisément une communauté ou une autre. De ce que j’en sais, ce sont de jeunes étudiants gabonais qui revenaient d’une soirée arrosée, samedi vers 2h du matin. En arrivant dans le quartier, ils auraient fait beaucoup de bruit, selon les riverains qui les accusent d’être en état d’ébriété, de faire du tapage nocturne et d’être coutumiers des faits. C’est par la suite que des jeunes du quartier seraient sortis pour leur demander de se calmer, parce qu’il faisait tard, et qu’ils étaient en train de perturber la quiétude du voisinage. Il y a ensuite eu des échanges de propos et un début de bagarre, qui ont abouti à la blessure d’un jeune gabonais », renseigne notre interlocuteur qui indique également que les autorités consulaires du Gabon ont été saisie de l’affaire et se sont rapprochés des victimes et des enquêteurs pour en avoir le cœur net.

La gendarmerie de Ouakam a ainsi été alertée vers 3h du matin et a débarqué sur les lieux quelques instants plus tard. Sur place, la foule qui s’était formée s’était déjà dissipée, sans doute par peur d’interpellations. La source indique que trois jeunes gabonais ont tout de même été trouvés, dont l’un qui était visiblement blessé avant d’être transporté à l’hôpital pour recevoir les premiers soins.

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