VIOL : LE TEST ADN DISCULPE LE COMMERÇANT QUI A PASSÉ DIX MOIS EN PRISON !

Accusé de viol et après avoir séjourné dix mois en prison, il a été blanchi suite aux résultats du test Adn auquel il s’est soumis.
Le commerçant Moussa Mbaye, la quarantaine, qui comparaissait lundi à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar, revient de loin. Accusé de viol et après avoir séjourné dix mois en prison, il a été blanchi suite aux résultats du test Adn auquel il s’est soumis.
Les faits pour lesquels ce commerçant de 40 ans était poursuivi remontent en août 2018. Le prévenu était accusé de détournement de mineure, de viol et d’actes de pédophilie. Rentré d’un voyage de Chine, il a été convoqué à la police où une plainte pour viol l’attendait avant que son dossier ne soit transmis à la justice. Lors de son procès, il avait nié les faits tout en sollicitant un test Adn pour déterminer la paternité de l’enfant dont la mère l’avait indexé. « Je ne l’ai jamais touchée, elle venait dans ma chambre pour regarder la télé avec ses amies », avait déclaré le prévenu à l’époque des faits. D’après la fille prétendument violée, c’est en ramenant des chaussures que le prévenu — qui est un polygame — l’aurait violée en l’absence de sa femme.
De ce prétendu viol, elle aurait contracté une grossesse qu’elle a imputée au prévenu. D’après la sœur de la victime, le prévenu l’avait envoyée acheter du couscous. A son retour, elle a trouvé sa sœur couchée sur le lit en train de se tordre de douleur. Elle lui aurait demandé de l’aider à se relever. L’affaire, qui a été plaidée à la barre du tribunal, avait été mise en délibéré en attendant la sortie du test Adn qui a disculpé finalement le prévenu. De ce fait, les conseils de la défense ont déploré le fait que leur client ait séjourné presque un an en prison et que, pendant tout ce temps, le parquet ait refusé de lui accorder la liberté provisoire.
Tous les hommes sont en danger du fait des accusations mensongères de viol
Le comportement de la partie civile qui avait accusé le prévenu de viol suivi de grossesse a été fermement dénoncé. Selon Me Faye, il y a dysfonctionnement entre l’imputabilité et la culpabilité. Les faits donnent raison au prévenu. « Mon client a fait 10 mois en prison alors qu’il est innocent. Il a payé les frais d’expertise du test Adn pour établir son innocence. S’il n’avait pas les moyens de payer le test Adn, Moussa Mbaye serait condamné à 10 ans de prison alors qu’il est innocent », a pour sa part dénoncé Me Gueye.
Selon lui, on dit souvent que les enfants ne mentent pas mais ils sont des répétiteurs et on leur apprend à mentir. « Sur des accusations d’un enfant, un innocent a fait 10 mois de prison », regrette l’avocat. « Tous les hommes sont en danger du fait des accusations non fondées et mensongères portant sur de prétendus grossesses et viols », a averti la défense. « L’acte d’attouchement n’est qu’une simple imagination fertile d’une menteuse.
L’Adn montre qu’il n’a jamais eu de conjonction sexuelle avec le prévenu. Les accusations tombent comme un château de cartes », a plaidé la défense. Les violeurs doivent être sévèrement punis mais on ne doit pas prendre tout homme comme violeur, dénonce la robe noire. Pour lui, le faux et le mensonge corrompent tout même si le séjour de l’accusé durant 10 mois en prison relève de son destin. La défense a sollicité le renvoi du commerçant des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Finalement, le tribunal a relaxé le prévenu des faits qui lui sont reprochés et mis les charges au compte du Trésor public rapporte Le Temoin.