VOL DE BÉTAIL : COMMENT LE TERRORISME SE NOURRIT DE LA BÊTE

Comment le terrorisme se nourrit de la bête ? L’équation a été posée par Cheikh Bamba Niang, membre de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), ce mardi, 15 octobre, lors du panel présidé par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Amadou BA, en prélude de la 6e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité, prévue les 18 et 19 novembre prochains, autour de la thématique principale : « Paix et sécurité en Afrique : Les défis actuels du multilatéralisme ».
Intervenant sur les sources de financements des activités terroristes, l’expert dit : « Quelles sont leurs sources de financements ? « Nous avons lorsque nous faisions des travaux menés par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), sur la question justement du financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest, en 2012, et actualisé en 2016, identifié des sources qui sont complètement confirmées. »
Parmi lesquelles, il cite d’abord « l’extorsion de fonds » avant « le vol et les pillages » mais « surtout le vol de bétails. « Ce qui avait été extraordinaire à découvrir puisqu’en réalité le financement de Boko Haram pour les actes qui sont commis dans la frontière entre le Niger et le Nigéria, et presqu’entièrement financé par le vol de bétails. »
Pourquoi le vol de bétail ? « Parce qu’on s’est rendu compte que dans le bétail, tout est utile c’est-à-dire tout est exploitable : La viande, la peau, les pieds, et les cornes sont vendus et tout peut aider à lancer les activités quand on exploite le bétail. Et ils ont commencé à des vols de bétails mais à des envergures extrêmement importantes. »
D’autres sources de financement, Cheikh Bamba Niang relève que les terroristes bénéficient « de dons provenant d’individus, d’organisations, de structures et de sociétés. Il y a surtout l’utilisation des Organismes à but non lucratif, ONG, fondations, et associations, qui sont proprement utilisées pour la mobilisation des ressources mais aussi et surtout l’utilisation d’entreprises commerciales, enregistrées en conformité avec la législation applicable à des pays, et qui sont dédiées aux financements d’activités terroristes. »
De façon générale, l’expert souligne que « le mouvement qui a séparé l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda a produit des incidences en Afrique de l’Ouest aujourd’hui. On a des groupes qui (font) allégeance à l’Etat islamique et d’autres à Al-Qaïda. Mais, le groupe le plus important aujourd’hui, qui étend ses tentacules en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger et surtout au Burkina Faso, c’est le groupe pour la victoire de l’Islam avec les musulmans, qui revendique pratiquement l’ensemble des attentats que l’on voit aujourd’hui, au Burkina Faso, particulièrement. »