SOCIETE / FAITS DIVERS

Vulnérabilité de la corniche Est: Un système d’information géographique préconisée

Après l’éboulement d’un bloc de terre sur la corniche Est, le ministère des Mines et de la Géologie a initié, hier, une table ronde pour évaluer les potentiels risques pour la Presqu’île du Cap Vert. Les experts ont proposé, entre autres, la mise en œuvre d’un système d’information géographique, pour une prise en charge intégrée des données.

La table ronde organisée, hier, par le ministère des Mines et de la Géologie, était l’occasion, pour des géologues, d’évaluer les risques naturels qui pèsent sur la Presqu’île du Cap Vert, notamment la corniche Est, le Port de Dakar, le Cap manuel, soit une distance de 4 kilomètres, avec 48 kilomètres de hauteur des falaises. Selon l’un des conférenciers, Abdou Aziz Ndiaye, enseignant à l’Institut des sciences de la terre (Ist), plusieurs facteurs concourent à l’instabilité de la côte, notamment les corniches Est et Ouest, parmi lesquels, le gonflement des marbres surmontés par des limons d’argiles, qui peuvent fragiliser les falaises. L’autre facteur d’instabilité, selon Mamadou Faye, de l’Ist est le ruissellement des eaux pluviales non traitées qui créent souvent des ouvertures. Les experts géologues ont aussi évoqué le phénomène de l’érosion côtière qui touche plusieurs zones côtières, fragilisant les roches et les infrastructures provoquant parfois des glissements. « Les glissements de terrain constituent un phénomène extrêmement complexe. Cette complexité est liée à la conjonction des facteurs géologiques, topographiques, à l’hydraulique et au facteur érosif », a expliqué le professeur de Métallogénie et de télédétection, Soulèye Wade.

Après avoir identifié les facteurs de vulnérabilité, les géologues ont proposé des solutions parmi lesquelles, la mise en œuvre d’un système d’information géographique qui permet de prendre plusieurs couches d’information pour l’analyse intégrée de l’ensemble des facteurs identifiés. Le professeur Pape Goumba Lo a, durant son intervention, insisté sur l’urgence de miser sur le drainage des eaux pluviales qui, permettra, selon lui, de stabiliser les zones côtières.

À la suite des experts, le ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, s’est félicitée de l’implication de tous les experts afin d’avoir des côtes sécurisées. « Le Président de la République a conscience de l’importance de la Géologie en créant ce ministère. La Géologie permet de construire, de boire, d’avoir des véhicules et un bon cadre de vie. Nous avons la chance d’avoir de bons géologues dans nos structures. Il est important de mettre à contribution le savoir-faire de ces spécialistes », a-t-elle indiqué, avant de prier le chef de l’État, Macky Sall, de recevoir « sa famille » et de recueillir leurs contributions.

Demba DIENG

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Les solutions du ministre de l’Environnement

Abdou Karim Sall, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a pris part à la table ronde organisée par le ministère des Mines et de la Géologie. Selon lui, le littoral sénégalais, qui abrite 90% des investissements balnéaires et 70% des cultures de fruits et légumes, est, aujourd’hui, menacé par l’accélération de la dégradation des écosystèmes et une avancée significative de la mer et des pressions exacerbées. À l’en croire, Il urge de repenser les rapports avec le littoral à travers des politiques sectorielles et l’application rigoureuse de la réglementation de tous les programmes et projets pour atténuer les risques qui, selon lui, n’épargneront ni les investisseurs, ni les populations. D’après lui, l’actualisation de la Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières, l’élaboration du Plan national de gestion, l’étude de la faisabilité d’un Organe national de gestion du littoral, la mise en place de l’Observatoire national du littoral pour faciliter l’accès aux données et aux informations, le renforcement du Système d’alerte précoce pour prévenir les catastrophes, l’opérationnalisation du Système d’information pour le suivi du littoral pourront permettre de lutter contre cette vulnérabilité. Sans oublier, selon lui, les impacts des projets en cours, qui sont, entre autres, les travaux de protection de l’île de Gorée, la stabilisation des corniches Est et Ouest de Dakar sur au moins 1,8 km de segments.

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