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L’ORIGINE DU NOM DE FOUTA 

Un Peul se nommait Fouta, il vivait dans un endroit appelé Tyûti ; c’était un grand chasseur qui connaissait bien les brousses désertes et il était l’un des courtisans de Koli Tengalla.

Un jour que Koli était assis sous un arbre avec Fouta le Peul et ses autres courtisans, une perruche se posa sur l’arbre et laissa tomber de son bec un grain de mil. Ils ramassaient ce grain et l’examinèrent, et ils furent très surpris, parce que ce grain n’était pas complètement mûr.

On était en pleine saison sèche et dans le Badiar, où ils se trouvaient, ce n’était pas l’époque des récoltes; ils ne surent donc pas d’où ce grain pouvait provenir. Alors Fouta le Peul, réputé parmi tous les guerriers de Koli pour sa connaissance de la brousse, proposa de suivre cet oiseau, promettant de ne pas le perdre de vue jusqu’à l’endroit où il prenait ces grains. Et Koli le laissa partir. Fouta s’éloigna à la suite de la perruche, et il cassait des branches de loin en loin pour marquer sa route. La perruche le conduisit ainsi jusqu’à Dyonto du Bôseya et là, le Peul, à sa grande surprise, vit à ses pieds une immense étendue de tiges chargées d’épis. Après s’être reposé un instant, il cueillit trois épis et revint vers Koli. Il lui présenta ces épis et lui dit : « O chef, j’ai vu là-bas un beau pays dont les plaines sont ainsi faites (et il les lui décrivit); de plus, ces plaines sont presque entièrement inondées, et Koli prépara immédiatement sa colonne et se dirigea vers le nord, guidé par le Peul. Il avait avec lui 9.999 personnes, sans compter les vieillards, les femmes et les petits enfants. A son arrivée, les habitants effrayés s’enfuirent, qui vers le Dyolof, qui vers le Nyân, et il ne resta que le farba-Diowol, le farba- Mbâly, farba-Walalde, le farba-Ndioum et le lam-Toro, car ils étaient à cette époque les chefs du pays. Koli les attaqua successivement et n’eut de cesse qu’il ne les eût tous vaincus.

Il fut ensuite le maître du pays et le nomma Fouta, en l’honneur du Peul qui l’avait découvert par son intelligence et sa bravoure. Avant qu’il eût reçu ce nom, le pays se nommait Ñammandiri, ce qui signifie en poular «<le pays de l’abondance>> et que c’est là un pays dans lequel on doit vivre dans la paix et dans l’abondance. >>

Source: Chroniques du Fouta sénégalais. Traduites de deux manuscrits arabes inédits de Siré-Abbàs-Soh p 140-141/358

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