M. NFALLY CAMARA : UN ENSEIGNANT CHERCHEUR NE DOIT PAS MENTIR !
Lorsque nous avons pris connaissance
d’un article récent de M. Nfally CAMARA, enseignant chercheur à
l’Université de Dakar sur l’affaire Papa Oumar Sakho et les incidences
juridiques de la non publication au journal officiel du décret
n°2016-1222, du 12 aout 2016, nous nous réjouissions que le débat soit
posé et nous attendions à un débat de qualité ; un débat sérieux,
technique, juridique et scientifique, sur un sujet majeur d’intérêt
général (nomination publique du Président du Conseil Constitutionnel).
Malheureusement, une lecture approfondie de l’analyse M. CAMARA a révélé
les nombreuses lacunes et les insuffisances notoires, de l’enseignant
chercheur. Qu’un étudiant débutant en droit administratif puisse
commettre certaines erreurs de compréhension d’un texte juridique, cela
peut se comprendre (circonstances atténuantes). Mais qu’un enseignant
comme M. Nfally CAMARA ait des difficultés à cerner la problématique
d’un sujet, suscite des interrogations quant à la qualité de ses
enseignements et du niveau des étudiants qu’il est censé former.
M.Nfally Camara débute son analyse par un grossier mensonge innommable «
M. Seybani Sougou a soutenu avec beaucoup de confusions et d’amalgames
que la non-publication au Journal officiel du décret portant nomination
du président du Conseil constitutionnel rendait ledit décret inexistant
et la nomination illégale et invalide. Nulle part, il n’est mentionné
dans mes contributions listées ci-dessous, dont les titres sont sans
équivoque que le décret de nomination de Papa Oumar Sakho est inexistant
ou invalide.
1. Date d’envoi aux médias : 28 aout 2019 – Titre de la
contribution : La non publication du décret n°2016-1222, place le
Président du Conseil Constitutionnel, Pape Oumar Sakho, dans
l’illégalité, depuis le 12 aout 2016
2. Date d’envoi aux médias : 12 septembre 2019 –Titre de la contribution : il n’existe aucune preuve de la publication au journal officiel du décret n°2016-1222 du 12 aout 2016, re-nommant Pape Oumar Sakho, Président du Conseil Constitutionnel,
3. Date d’envoi aux médias : 21 septembre 2019 -Titre de la contribution : Nouvelle nomination du Président du Conseil Constitutionnel en 2016 : la preuve que le décret n° 2016-1222 n’a jamais été publié au Journal officiel
4. Date d’envoi aux médias : 27
septembre 2019 – Titre de la contribution : Loi de 1970 : Un acte
administratif individuel n’est opposable aux tiers que du jour où
ceux-ci en ont officiellement connaissance
La problématique dégagée
par tous mes textes porte sur un point précis : la non publication au
journal officiel du décret n°2016-1222 re-nommant Papa Oumar Sakho
(Président du Conseil Constitutionnel) ; avec une conclusion juridique
imparable : tous les actes de Papa Oumar Sakho, à compter du 12 aout
2016 sont entachés d’illégalité du fait de cette non publication. C’est
clair, net et précis. Le grossier mensonge de M. CAMARA (M. SOUGOU a dit
que le décret est invalide ou inexistant, alors que M. SOUGOU a
toujours dit, et répété inlassablement que le décret n°2016-1222 n’a
jamais été publié au JO) invalide totalement son analyse et le
disqualifie définitivement pour évoquer ce sujet. C’est tout son
postulat de base, fondé sur un énorme mensonge qui s’effondre. En
falsifiant de manière éhontée (une fraude intellectuelle) le contenu de
mes textes, M. Nfally CAMARA fait preuve d’indignité, de malhonnêteté
intellectuelle notoire, commettant une faute « professionnelle lourde ».
Pris en flagrant délit de mensonge, cet homme devrait désormais
s’abstenir de traiter des sujets dont il ne maîtrise manifestement, ni
les tenants, ni les aboutissants. Généralement, on enseigne aux élèves
et aux étudiants de lire, et relire attentivement un texte pour bien en
cerner la problématique, évitant ainsi un hors sujet. A ce titre, le
texte de M. Camara mérite une note éliminatoire pour hors sujet.
M.
CAMARA : nos réflexions ne portent pas sur le décret de nomination
(puisque nous citons partout dans nos contributions, le décret
n°2016-1222 du 12 aout 2016, re-nommant Papa Oumar Sakho, Président du
Conseil Constitutionnel), mais sur la non publication dudit décret de
Papa Oumar Sakho au journal officiel et ses incidences juridiques
(illégalité des actes de Papa Oumar Sakho depuis le 12 aout 2016). M.
CAMARA confond la validité d’un décret de nomination (exécutoire à sa
notification) et la publication d’un décret de nomination (opposabilité
et déclenchement des délais de recours). Ce sont 2 étapes distinctes qui
échappent visiblement à cet enseignant chercheur.
Afin de donner une
première leçon de droit à M. CAMARA sur l’obligation d’une publicité
des actes administratifs au journal officiel (au Sénégal, le JO est le
support officiel de publication) quel que soit leur nature (actes
administratifs réglementaires, ou actes administratifs individuels), un
étudiant de 2éme année en Droit administratif à l’UCAD nous a suggéré de
lui proposer les 3 sujets suivants :
• Le principe de légalité dans l’administration (légalité externe et légalité interne),
• La publicité de l’acte administratif (acte administratif réglementaire, acte administratif individuel),
• Le recours en excès de pouvoir devant le juge administratif.
Ces
3 sujets qui sont à la portée de tous les étudiants en droit, mettent
en évidence l’importance de la publicité en Droit administratif (une
formalité substantielle et obligatoire). Naturellement, M. Nfally Camara
est autorisé à s’inspirer de l’actualité pour traiter les 3 sujets qui
sont intimement liés (par exemple, s’agissant de la nomination ratée du
DG de l’IPRES – Macky SALL a renoncé au décret qu’il n’a jamais signé
paraît-il ; une reculade suite aux réactions des syndicats). Dans le cas
d’espèce, le décret de Macky Sall était illégal, puisqu’il n’avait la
qualité pour prendre le décret (la nomination du DG est du ressort du
Conseil d’administration). Deuxième leçon à retenir par M. CAMARA : ce
n’est pas qu’un décret est pris qu’il est légal. Des membres de
l’inspection générale d’Etat ont précisé que 3 nominations récentes
n’ont pas été soumises, à la commission consultative de l’IGE (une
formalité substantielle). Le décret est valable parce que Macky Sall a
qualité pour prendre ce décret (pouvoir de nomination) mais il est
illégal, puisque les règles liées aux nominations n’ont pas été
respectées. En conséquence, ces 3 nominations entachées d’illégalité,
doivent être annulées. Validité et légalité d’un décret sont 2 choses
totalement distinctes. M. CAMARA, d’une mauvaise foi notoire tente de
jouer sur les concepts (validité) pour induire les non-initiés en Droit,
supposant que la validité d’un décret équivaut à sa légalité. Un
raisonnement juridique erroné et totalement faux (la preuve avec les 3
nominations récentes à l’IGE).
Un conseil M. CAMARA : prenez bien le
temps de lire et de relire avant de vous aventurer dans les « marécages
», et surtout soyez honnête : un enseignant chercheur ne doit pas mentir
! Bien entendu « Nous faisons bien la différence entre ceux qui font de
la science et ceux qui mettent leur science au service des pouvoirs,
portent préjudice à la science et nuisent à l’intérêt général ».
L’Université
Cheikh ANTA DIOP de Dakar regorge de Professeurs compétents et
intègres. Le 25 février 2016, 45 professeurs de droit et de science
politique sénégalais ont signé, un manifeste pour dénoncer l’avis rendu
par le Conseil constitutionnel et l’interprétation qui en a été faite
par le président de la République. Ces spécialistes du droit disaient ne
pas pouvoir garder le silence face à ce qu’ils qualifient de
dépréciation de l’enseignement de la science juridique. M. Nfally CAMARA
n’en fait pas partie.
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr