POLITIQUE

MACKY, ENTRE MILLE FEUX !

Après dix mois de gestion, le président de la République, Macky Sall, qui a entamé son second mandat le mois d’avril dernier, est de plus en plus isolé par des mouvements de contestations. Il s’agit de la lutte contre la mesure de hausse du prix de l’électricité et l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018 que mènent respectivement la plateforme Ñoo lank et le G7 mais aussi des crises au sein de son propre camp politique : l’Apr et la coalition Macky 2012.

L’heure de la fin de l’état de grâce a-t-elle sonné pour le président de la République, Macky Sall et son gouvernement ? À peine 10 mois après son entrée en fonction pour un second mandat de cinq ans à la tête du pays, le chef de l’Etat, Macky Sall est déjà acculé de toutes parts par un vent de contestations.

Dans son propre camp politique, la majorité présidentielle, déjà fragilisée par le refus du chef de l’Etat de tout débat sur sa supposée ambition cachée de briguer un troisième mandat, est aujourd’hui secouée par la crise interne que traverse l’Alliance pour la République (Apr) suite à l’exclusion de Moustapha Diakhaté, ancien ministre chef de cabinet du président de la République par la commission de discipline, le mardi 21 janvier dernier.

En effet, agacé par le mode de fonctionnement de l’Apr, qu’il décrit d’ailleurs comme «un parti de querelles de personnes, de luttes des places sans merci sur fond d’ambiguïté idéologique, de déliquescence des structures, organisations et instances de direction à tous les niveaux», l’ancien ministre chef de cabinet du président de la République et membre fondateur de l’Apr, en réaction à la décision de son exclusion, a procédé le jeudi 23 janvier dernier au lancement de son mouvement dénommé «Mànkoo Taxawu sunu Apr/Initiative pour la Refondation de l’Alliance : démarche pour une Apr nouvelle».

Le même jour (ndlr-jeudi 23 janvier), toujours dans le camp présidentiel, un groupe de sept membres fondateurs de la coalition Macky2012 qui avait porté la candidature de Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012, entrent en rébellion contre le coordonnateur de ladite coalition qui se trouve être l’actuel Directeur général de la société de transport public, «Dakar-Dem-Dikk», Me Moussa Diop. Ils ont ainsi procédé à la mise sur pied d’une «Initiative pour la Refondation de Macky2012 (IRM2012)» pour «donner de nouvelles orientations destinées á impulser á cette coalition une nouvelle dynamique et une meilleure crédibilité».

Pendant ce temps, son dialogue national qu’il voulait inclusif et ouvert à toutes les forces vives du pays est boycotté par des leaders de l’opposition comme Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou encore Abdoul Mbaye pour ne citer que ceux-là sans oublier Abdoulaye Wade avec qui il s’est récemment réconcilié et qui a envoyé au dialogue des seconds couteaux. Sur le plan social, il y a également la plateforme Ñoo lank qui multiplie des actions de contestation sur le terrain dans le cadre de sa lutte contre la hausse du prix de l’électricité et l’emprisonnement de Guy Marius Sagna et Cie, engagée depuis le mois de décembre. Une lutte que les responsables des organisations syndicales de l’éducation et de la formation regroupées autour du G7 n’excluent pas de rejoindre.

En effet, dans la rue le jeudi 23 janvier pour exiger l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018, les responsables du G7 ont brandi la menace de faire jonction avec la plateforme Ñoo lank si les autorités n’accèdent pas à leur revendication. De là à envisager que Macky Sall est plein dans le cambouis, il n’y a qu’un pas que l’on peut aisément franchir.

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