Maouloud (Mawlid): Naissance du Prophète Mouhamed

Cette fête commémore la naissance du Prophète Mouhamed, fondateur de l’islam, et son baptême 7 jours plus tard. Très jeune, il médite, puis l’archange Gabriel lui apparaît en 610 pour lui dicter des versets qui seront retranscrits dans le Coran. À son retour d’exil, il prêche et revient dans sa ville natale, la Mecque, où il s’éteint.
C’est un peu le « Noël musulman », que l’on fête en famille. L’atmosphère très festive de cette journée se ressent fortement.
Cette fête a lieu le 12 du mois de rabiah al awal.
Quand : du 9 au 10 novembre 2019
April 22, 571 AD
Histoire
Des traces de cette célébration existent dans la tradition chiite deux siècles plus tôt. La dynastie des Fatimides avait en effet pour habitude de célébrer 4 anniversaires : celui de Mahomet, d’Ali, de Fatima, et enfin du calife au pouvoir. Les festivités se limitaient alors à des processions dans la cour du souverain, pendant la journée, ainsi qu’à trois sermons (khutbas) prononcés devant les fidèles et en présence du calife.
La célébration de l’anniversaire de Mahomet (ainsi que les autres anniversaires alors célébrés), fut ensuite suspendue vers 1095. Selon l’historien Ali Ibn al-Athîr, cette abolition fut décrétée à l’accession au pouvoir du nouveau vizirAl-Malik al-Afdhal, régent du calife fatimide Al-Musta’li, car non conforme aux enseignements islamiques[2]. L’historien du xiie siècleIbn al-Qalanisi le décrivait alors comme un « fervent croyant des doctrines de la sunna[3] ». À sa mort, son successeur le vizir Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî, lui-même régent du calife fatimide Mansur al-Amir Bi-Ahkamillah, émet alors en 1123 un décret officiel pour distribuer des aumônes le jour du 13 de Rabia al Awal.
Légitimité de la célébration
Les théologiens légitimant cette fête sont nombreux[réf. nécessaire] et appartiennent aux quatre écoles de jurisprudence islamique. On peut citer parmi les anciens Ibnou Hajar Al-`Asqalani, Sakhawi, As-Souyouti (savant soufi), ou encore Ahmad ibnou Zayni Dahlan[4].
À l’inverse la célébration de l’anniversaire de Mahomet est considérée par d’autres théologiens comme une innovation religieuse (bidʻah) étrangère à l’islam. D’après eux l’anniversaire de Mahomet n’a jamais été célébré de son époque, ni par ses compagnons, ni par les musulmans sunnites des premiers siècles. Aucune trace explicite de cette fête n’existe dans le Coran et la sunna. D’après les historiens Ibn Kathîr et Ibn Khallikan, elle fut instaurée bien plus tard, vers 1207, par le roi d’Erbil. Pour certains théologiens, cette pratique peut être considérée comme l’imitation de Noël, où les Chrétiens fêtent la naissance de Jésus.
Parmi les anciens théologiens condamnant cette innovation, on peut citer Abu Ishaq al-Shatibi, Ibn Hadj[5], ou encore le juriste Malékite Tâjuddîn `Omar `Alî Al-Lakhmî d’Alexandrie, connu sous le nom d’Al-Fakahânî, dont l’épitre à ce sujet « Al-Mawrid fil-Kalâm `alâ Al-Mawlid » fut citée intégralement par As-Souyouti dans son ouvrage de défense du Mawlid[6].
Aujourd’hui
La nuit du mawloud est organisée dans toutes les cités religieuses du Sénégal. Cependant, elle a une dimension internationale à Kaolack, plus précisément à Médina Baye, où plusieurs nationalités se retrouvent.
Dans la plupart des États musulmans, le jour du Mawlid est férié[7].
En Arabie saoudite cependant, le ministère des Affaires religieuses considère cette fête comme étrangère à l’Islam et comme une innovation d’origine non religieuse – bien que sa célébration ne soit pas interdite par les autorités[8]. Une semaine, qui n’est pas utilisée pour se rapprocher d’Allâh (pas religieuse), mais dans un but didactique, y est occasionnellement[Quand ?] dédiée à Mohammed ben Abdelwahhab[9].
Au Maroc, cette fête a été officiellement introduite en 1292, par le sultan mérinide Abû Ya`qûb Yûsuf an-Nasr. Aujourd’hui, la fête du Mawlid engendre deux jours fériés.
En Tunisie, ce jour est également férié. Un repas familial est préparé à cette occasion. Une crème pâtissière à base de pignons de pin d’Alep appelée Assidat zgougou est préparée pour cette fête.
Au Sénégal et au Mali, où il est appelé Gamou, du nom du mois de mouharam en wolof, d’importantes célébrations y sont organisés. Les Tijani se rendent notamment dans la ville de Tivaouane, fondée par l’imam Malick Sy, pour y célébrer une importante commémoration rythmée par des poèmes chantés en l’honneur du Prophète et des conférences parlant de sa vie et sa grandeur.
En Libye, le dirigeant Kadhafi organisait depuis 2006 une grande fête du Mouloud dans divers pays en partenariat avec Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara.
Au Kenya sur l’île de Lamu (dont la capitale est considérée comme une ville sainte dans la culture swahilie), le Mawlid est chaque année l’occasion d’un festival culturel entourant un important pèlerinage, qui draine des fidèles de toute la région, sous l’égide du Sharif. Organisé pour la 123e fois en octobre 2013, le festival appelé localement « Maulidi » a attiré plus de 30 000 visiteurs venant principalement de la côte est-africaine (Somalie, Tanzanie, Comores…), mais aussi du Moyen-Orient, de toute l’Afrique orientale ainsi que quelques touristes occidentaux.