Migration circulaire : l’Espagne veut enrôler 250 jeunes Sénégalais en 2025
(APS) – Le royaume d’Espagne envisage d’enrôler 250 sénégalais en 2025, contre 150 l’année précédente, dans le cadre du programme de migration circulaire le liant au Sénégal, a annoncé jeudi son ambassadrice, Maria Dolores Rios Peset.
‘’Pour l’année prochaine, nous avons l’idée d’augmenter le nombre de personnes qui voyagent [en Espagne] en le portant à 250″, a-t-elle dit lors d’une cérémonie de réception en l’honneur de travailleurs sénégalais ayant séjourné cette année dans son pays.
Le programme de migration circulaire, qui a démarré en 2019, permet aux jeunes Sénégalais de bénéficier de contrat de travail saisonnier dans des entreprises espagnoles spécialisées dans le secteur de l’agriculture.
« La migration circulaire est très importante pour l’Espagne’’, car elle ‘’va contribuer au renforcement des relations entre les deux pays’’, a assuré la diplomate en rappelant que ce programme bilatéral est ‘’totalement gratuit pour les travailleurs’’.
Elle a dit que le Premier ministre espagnol, en visite au Sénégal en aout dernier, avait signé un accord avec le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur sur la migration circulaire en vue d’améliorer toutes les dispositions prises lors les précédentes éditions de ce programme.
Les bénéficiaires ont salué les avantages tout en soulevant quelques griefs sur leurs conditions de travail, le mode de rémunération dans certaines entreprises et la durée des contrats.
‘’La migration circulaire, d’après l’Union européenne, ne peut durer plus de neuf mois’’, a précisé Maria Dolores Rios Peset, promettant de négocier avec les entreprises pour voir s’il y existe une possibilité de rallonger certains contrats en fonction de leurs besoins.
Le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Cherif Diouf, a salué le sens de la responsabilité et de la parole donnée de ces migrants circulaires qui sont revenus au pays au terme de leur contrat.
‘’Vous êtes en train de partir en Espagne et vous vous êtes engagés à revenir. N’oubliez pas que vous portez le drapeau du Sénégal et n’avez pas le droit de décevoir ce pays. En revenant, par respect à la parole donnée, vous allez faire honneur à votre pays », a-t-il dit aux bénéficiaires.
En s’adressant aux migrants de retour au terme de leur durée de séjour, il leur a transmis la satisfaction de leurs employeurs espagnols.
‘’Vous avez travaillé fort et on a eu écho que des entreprises espagnoles veulent encore travailler avec vous. Cela prouve que le Sénégalais est travailleur. En tout cas, je suis très fier de vous. En revenant au pays, vous venez de garantir votre retour prochain en Espagne’’, s’est réjoui le secrétaire d’Etat.
Amadou Cherif Diouf est d’avis que ce retour va donner la possibilité à d’autres jeunes sénégalais de bénéficier de ce programme qui lutte contre l’émigration irrégulière.
C’est pour cette raison que les autorités espagnoles ont décidé d’augmenter le nombre de bénéficiaires de 150 à 250 . Les autorités sénégalaises ont pris l’option de la migration circulaire qui est ‘’une voie légale pour rallier l’Espagne’’, a-t-il assuré.
Les anciens bénéficiaires de ce programme bilatéral ont exprimé leur volonté de bénéficier de financement pour rester au Sénégal et laisser la place à d’autres postulants.
Amath Diop, chargé de compiler les projets des migrants circulaires, a rappelé que le secrétariat des Sénégalais de l’extérieur et la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ) ont signé un partenariat pour accompagner le processus de réintégration des migrants de retour et des migrants circulaires.
Il a signalé que le transport, le bâtiment, le commerce de produits bruts non transformés ne sont pas éligibles dans le cadre de ce financement.
La rencontre s’est déroulée en présence du conseiller au cabinet du secrétaire d’État, Babacar Sylla, de Nestor Nongo Nsala, conseiller au Bureau du travail, des migrations et de la sécurité sociale à l’ambassade d’Espagne au Sénégal, des représentants de l’Union européenne, de l’ambassade de la France et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).