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Présentation du message des évêques pour le carême 2025 : «L’Espérance, lumière sur notre chemin»

«2ème édition de la marche vers Pâques», Par Abbé Roger Gomis  

Le Carême 2025 s’ouvre devant nous comme une période de grâce et de renouveau, un pèlerinage intérieur qui nous invite à approfondir notre foi et à raviver l’espérance qui nous anime. Dans ce contexte, les évêques de la Conférence Épiscopale du Sénégal, de la Mauritanie, du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau nous adressent un message inspiré de cette exhortation de l’Apôtre Pierre : «Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui vous anime» (1 P 3, 15). Face aux défis actuels – chômage, précarité, migrations forcées, catastrophes naturelles – la tentation du découragement est grande. Pourtant, l’espérance chrétienne ne repose pas sur une illusion. Elle est une lumière qui éclaire notre route, une force qui nous permet d’avancer malgré les épreuves.  

Ce message des évêques nous rappelle que l’espérance ne se subit pas, elle se vit, se cultive et se transmet. Elle ne relève pas seulement d’une disposition intérieure mais engage à bâtir un monde où la foi, la charité et la justice trouvent leur pleine expression. Dans cette exhortation pastorale, trois axes de réflexion nous sont proposés : marcher dans l’espérance, persévérer dans la confiance et témoigner avec force.

 

1. MARCHER DANS L’ESPERANCE : UNE DYNAMIQUE DE FOI

L’espérance traverse toute l’histoire biblique. À chaque époque, elle a soutenu le peuple de Dieu face à l’adversité.

Ce message nous rappelle l’exemple d’Abraham, qui «espéra contre toute espérance» et reçut la promesse d’une descendance nombreuse (Rm 4,18). Cette confiance absolue en Dieu traverse toute la Bible et culmine dans la figure du Christ qui déclare à Marthe : «Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra» (Jn 11, 25). Nos existences, tout comme l’histoire du salut, sont jalonnées d’épreuves et de traversées, de désert et d’horizons nouveaux. Mais comment garder cette espérance vivante ?

Les évêques proposent plusieurs pistes concrètes :

  • ⁠⁠Faire de la Parole de Dieu notre ancre, en la méditant chaque jour pour nourrir notre foi.
  • ⁠⁠Pratiquer une prière confiante, car c’est dans le dialogue avec Dieu que nous trouvons la force d’avancer.
  • ⁠⁠Agir avec charité, car l’espérance ne se limite pas à une attente passive, elle se manifeste dans l’amour concret du prochain.

Le texte insiste : «Rien ne peut se faire sans espérance.» Elle est cette étoile qui guide notre pèlerinage terrestre, éclairant notre marche même au cœur des ténèbres.

 

2. PERSEVERER DANS LA CONFIANCE ET LA PATIENCE

L’espérance ne se construit pas sur des bases fragiles. Elle demande une foi inébranlable et une patience éprouvée. Pourtant, nous vivons dans un monde où tout doit aller vite, où l’on cherche des solutions immédiates, où la réussite facile séduit de nombreuses personnes, notamment les jeunes.

Que dire alors de ceux qui bravent les dangers des océans et des déserts, espérant un avenir meilleur ailleurs ?

Les évêques soulignent cette réalité :

«Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, même si l’on ne sait pas de quoi demain sera fait.» Mais cet avenir incertain ne doit pas être source d’angoisse. Saint Paul nous exhorte à garder confiance : «Je sais en qui j’ai mis ma confiance» (2 Tm 1, 12). Cette assurance nous permet de persévérer. Le texte nous rappelle que l’espérance véritable ne déçoit pas (Rm 5, 5), car elle est fondée sur la fidélité de Dieu. Celui qui met sa confiance en Lui «ne sera pas confus ni honteux» (Is 49, 23). Cependant, aller jusqu’au bout du voyage exige également la patience. Le mirage de la réussite immédiate pousse parfois à des choix risqués ou désespérés.

Le Pape François met en garde : «Il est triste de voir des jeunes sans espérance.»

Face à ce constat, nous avons un rôle à jouer. Sommes-nous, dans nos communautés, des témoins d’espérance pour les plus jeunes ? Les aidons-nous à voir l’avenir avec foi et courage ?

 

3. TEMOIGNER DE L’ESPERANCE EN ACTES ET EN VERITE

 

L’espérance ne se limite pas à un sentiment personnel, elle est un témoignage à porter au monde. Les évêques nous rappellent cette parole du Psaume 27 : «Espère le Seigneur, sois fort et prends courage» (Ps 27, 14).

L’espérance est un moteur qui nous pousse à l’action :

  • ⁠⁠Elle nous engage à prendre soin des plus faibles, car un chrétien ne peut espérer seul.
  • ⁠⁠Elle nous invite à être artisans de paix et de justice, car l’attente du Royaume ne nous dispense pas d’agir ici et maintenant.
  • ⁠⁠Elle nous encourage à témoigner du Christ vivant, à travers nos paroles, nos gestes et nos engagements concrets.

Le Pape François insiste sur cette nécessité de rendre compte de notre espérance : «L’espérance offerte par l’Évangile est l’antidote à l’esprit de désespoir qui semble croître.» Face aux crises actuelles, nous ne pouvons rester passifs. Nous sommes appelés à être des lumières dans les ténèbres, des témoins d’une espérance vivante et active.

 

4. MARIE, MERE DE L’ESPERANCE, NOTRE GUIDE SUR CE CHEMIN  

 

À la croix, Marie aurait pu céder au désespoir. Pourtant, elle est restée debout, confiante en la promesse de Dieu. Le Concile Vatican II la décrit comme «signe d’espérance et de consolation pour tous les fidèles». Son Assomption est la confirmation de cette espérance : elle nous entraîne dans la certitude que nos peurs et nos échecs n’auront pas le dernier mot. C’est pourquoi les évêques nous invitent à nous tourner vers elle, source d’intercession et de force.

 

UN CAREME POUR RAVIVER L’ESPERANCE

Ce message se conclut par un appel vibrant à tenir ferme dans la foi : «Demeurez fermes dans l’espérance, quoi qu’il en soit.»

À travers ces quarante jours, nous sommes appelés à :

  • Renforcer notre confiance en Dieu, en nous appuyant sur sa Parole et la prière.
  • ⁠⁠Persévérer malgré les épreuves, car l’espérance est plus forte que le découragement.
  • ⁠⁠Témoigner par nos actes, pour être des lumières d’espérance dans un monde en quête de sens.

Et pour nourrir cette confiance au quotidien, les évêques nous offrent cette belle prière : «Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre.» Que ce Carême soit un temps de renouveau, de foi et d’espérance profonde !

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