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Eric Zemmour condamné en appel pour avoir qualifié le prénom d’Hapsatou Sy d’« insulte à la France »

Les propos incriminés avaient été prononcés en 2018 lors de l’enregistrement de l’émission « Les Terriens du dimanche », diffusée sur C8.

Eric Zemmour a été condamné, jeudi 28 mars, par la cour d’appel de Paris pour injure à caractère raciste pour avoir qualifié en septembre 2018 le prénom de l’ancienne chroniqueuse de C8 Hapsatou Sy d’« insulte à la France ».

Dans son arrêt, la cour a confirmé le jugement rendu en première instance en janvier 2024. Le tribunal correctionnel avait reconnu le polémiste d’extrême droite coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et lui avait infligé une amende de 4 000 euros. M. Zemmour avait également été condamné à payer 3 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais d’avocats à Mme Sy.

Jeudi, la cour d’appel a en outre ordonné au fondateur du parti Reconquête de payer 3 000 euros supplémentaires à Mme Sy pour les frais de procédures.

Les propos incriminés avaient été prononcés, et coupés au montage, lors de l’enregistrement de l’émission « Les Terriens du dimanche », diffusée sur C8 (groupe Canal+).

« Une grande victoire »

« C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge, c’est une terre avec une histoire, avec un passé. Votre prénom n’est pas dans l’histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France », avait lancé M. Zemmour à Mme Sy. Il avait ajouté que la mère de la chroniqueuse aurait dû prendre un « prénom du calendrier » et l’appeler « Corinne, par exemple ».

Lors de l’audience devant la cour d’appel le 29 février, l’avocat général avait estimé que le prénom étant un « attribut essentiel » de l’identité « s’attaquer au prénom de Mme Sy en raison de son origine étrangère supposée est un irrespect voire du mépris pour la France ».

Mme Sy avait quant à elle détaillé les conséquences de ces propos sur sa vie personnelle. « Je reçois 3[000] à 4 000 messages de haine par jour, (…) je fais l’objet de harcèlement en ligne, je suis visée par des menaces de mort, des appels à mon viol et la lapidation », avait-elle déclaré. Jeudi, elle a salué auprès de l’Agence France-Presse un arrêt qui est « une grande victoire qui [la] dépasse » et le « bout d’un long calvaire qui m’a coûté ma carrière et ma santé ».

« Nous nous félicitons de cette condamnation qui rappelle que la loi est claire sur le sujet et qu’il n’existe pas, contrairement à ce que M. Zemmour souhaiterait, de prénoms et de citoyens de deuxième zone », a ajouté son avocat, MAntoine Vey.

M. Zemmour a fait savoir qu’il entendait se pourvoir en cassation. Dans un communiqué, il a dénoncé « ces juges politisés [qui] veulent [le] condamner pour intimider les Français ».

Le Monde avec AFP

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