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L’HISTOIRE DE LA GAMBIE: DES ROYAUMES MANDINGUES À LA RÉPUBLIQUE MODERNE

Les régions riveraines du fleuve Gambie ont été entre le XIV ème et le XVII ème siècle liées à l’empire du Mali, sans que cela ait empêché la constitution d’entités politiques relativement autonomes. D’importantes migrations eurent lieu au cours de cette période, qui modifièrent la configuration humaine et politique de la région. De petits États mandingues virent le jour, comme ceux de Nioumi, Baddibou, Haut-Niami, Bas-Niami et Wouli sur la rive nord ; et Kombo, Foni, Kiang, Jarra, Niamina, Eropina, Jamira, Tomani et Kantora sur la rive sud. Chacun de ces États avait à sa tête un roi (mansa) choisi par un conseil dans un lignage donné.

Les premiers contacts avec les Européens remontent au XIV ème siècle, sous l’impulsion du Portugal. En 1455, le Vénitien Cadamosto, agissant pour le compte de Henri le Navigateur, explora l’embouchure du fleuve. Il signa un traité avec le chef du Baddibou et acquit de l’or et des esclaves. Pendant plus d’un siècle, les Portugais entretinrent des relations suivies avec la Basse-Gambie. Par la suite, les Anglais et les Français pénétrèrent à leur tour le pays, attirés par la perspective de richesses aurifères légendaires. En 1620-1621, l’Anglais Richard Jobson remonta la Gambie jusqu’au royaume de Tenda. Cependant, le premier établissement européen permanent fut fondé sur une île de l’embouchure par des citoyens de la petite principauté balte de Courlande (Lettonie) en 1651. Ils en furent chassés dix ans plus tard par des membres de la compagnie des Royal Adventures Trading in Africa qui nommèrent l’île St. James, du nom du roi anglais de l’époque. De leur côté, les Français établirent un comptoir à Albréda, sur la rive nord, en 1681. Pendant un siècle, ce fut la traite des esclaves qui constitua l’essentiel des activités commerciales européennes. En 1783, le traité de Versailles attribua la Gambie à l’Angleterre ; mais celle-ci ne s’intéressa guère à son territoire. Cependant, lorsque les Britanniques décidèrent d’abolir la traite négrière (1807), ils installèrent dans l’île de St. Mary, noyau de la future Bathurst, une base pour déjouer le trafic illégal d’esclaves.

En 1821, la Gambie devint colonie de la Couronne ; mais, jusqu’en 1843, celle-ci fut administrée par le gouverneur de Freetown en Sierra Leone. En 1857, la France céda aux Anglais le comptoir d’Albréda, contre celui de Portendick en Mauritanie. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l’histoire de la Gambie fut traversée par un important renouveau religieux islamique qui prit les autorités traditionnelles pour cible. Ce mouvement posa de graves problèmes au pouvoir colonial. Ces conflits sont connus sous le nom de guerres Soninkés- Marabouts : le premier terme désignant les princes mandingues et le second les réformateurs musulmans. Dans le royaume de Kombo, l’action des marabouts Fode Kabba Doumbouya et Fode Silla fut un facteur de troubles pendant plusieurs années. Fode Silla fut vaincu en 1894. Fode Kabba, lui, se réfugia en Casamance, d’où il faisait des incursions en territoire britannique. Il fut tué en 1901.

De son côté, Alfa Mollo Balde , disciple peul de la Tijaniyya, s’attaqua aux royaumes de Jimara et de Tomani et fonda le royaume de Fouladou. À sa mort, en 1881, sa succession fut cause de divisions entre membres de sa famille. Mais la tentative la plus sérieuse d’établir une théocratie musulmane fut celle de Maba Diakhoum Ba . Celui-ci appartenait aussi à la Tijaniyya et avait pris le pouvoir au Baddibou en 1861. Rapidement, il soumit le Nioumi et attaqua Kiang. Il mourut en 1867 lors d’une bataille décisive contre le royaume du Sine.

Source: Alice Bellagamba <<ETHNOGRAPHIE, HISTOIRE ET COLONIALISME EN GAMBIE>>

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