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Reformes judiciaires : ces chantiers du nouveau régime

Entre la lutte contre les longues détentions provisoires et la surpopulation carcérale, le retrait du président de la République du Conseil supérieur de la magistrature, beaucoup de défis attendent le nouveau régime au Sénégal. Même si des efforts sont consentis pour le bon fonctionnement de la justice, les problèmes qui minent le secteur, restent nombreux au Sénégal.

Depuis quelques années, la justice est le sous le feu de critiques au Sénégal. Des dossiers mettant en cause des leaders politiques de l’opposition vidés à la hâte pour servir l’Exécutif, des proches du régime qui ne sont jamais inquiétés en dépit le fait d’être épinglés par des audits, sont autant de reproches faits à la justice. C’est pourquoi beaucoup d’acteurs de la justice et de la société civile ne cessent d’appeler à des réformes dans le secteur de la justice. Et beaucoup réclament le retrait du président de la République du Conseil supérieur de la magistrature pour garantir l’indépendance de la justice. Le débat continue de se poser.

Autre problème qui mine le secteur de la justice, c’est la question des longues détentions provisoires. Lors de la conférence annuelle des chefs de parquet au mois de décembre dernier, le secrétaire général de l’Ordre des avocats du Sénégal, Ibrahima Ndiéguéne avait fait savoir que c’est le «problème le plus profond du système répressif sénégalais». Selon lui, environ 6.000 des quelque 15.000 personnes vivant en prison au Sénégal sont en détention provisoire. En effet, ces longues détentions provisoires constituent un facteur non négligeable dans le surpeuplement des prisons. Les déclarations des détenus dits politiques libérés récemment en disent long sur la vie terrifiante dans les prisons et cette situation carcérale préoccupante au Sénégal. Accusés d’être des terroristes, ayant attenté à la sûreté de l’Etat, appelé à l’insurrection ou participé à une manifestation non autorisée, ils ont tous attendu un procès qui ne viendra jamais. Il faut ainsi dire qu’entre la surpopulation, les conditions de vie difficile et les longues détentions préventives, les prisons du pays sont actuellement le théâtre de grèves de la faim de détenus. La vétusté des prisons constitue également un problème au Sénégal.

Ainsi, pour lutter contre la surpopulation carcérale, l’Etat du Sénégal a introduit le bracelet électronique pour désengorger les prisons. Il constitue une alternative aux détentions provisoires. En effet, dans le cadre des réformes judiciaires devant permettre un bon fonctionnement de la justice, il est également suggéré la création d’un juge des libertés pour lutter contre les mandats de dépôt. Tout de même, «Si vous mettez ce juge, il y a des risques que vous allongez la procédure», avait dit le ministre de la Justice Me Aissata Tall Sall.

Mariame DJIGO

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