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France : démantèlement d’un réseau de receleurs qui « exploitait » des mineurs isolés

La sûreté départementale de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, a annoncé vendredi avoir démantelé un réseau de receleurs qui revendaient des objets volés par des mineurs isolés. Cette « entreprise familiale » est soupçonné d’avoir « exploité » des dizaines de jeunes originaires du Maroc et d’Algérie.

Ils utilisaient des mineurs isolés, originaires du Maroc et d’Algérie, pour s’enrichir. Une « entreprise familiale » de receleurs, qui revendaient des objets volés par des jeunes étrangers, a été démantelé, a annoncé vendredi 21 février la sûreté départementale de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

Une opération menée par le « groupe MNA » (mineurs non accompagnés) de la sûreté départementale a permis d’interpeller depuis mardi huit individus, âgés entre 30 et 50 ans, au terme d’une enquête de « longue haleine » commencée en novembre, a expliqué à la presse Ronan Illien, à la tête de ce groupe.

Ce « groupe » MNA a été créé début septembre pour « endiguer le phénomène » de la délinquance des mineurs isolés, « particulièrement prégnant à Bordeaux » comme dans d’autres métropoles françaises, selon le commissaire Nicolas Perez, chef de la sûreté départementale à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

Soupçonnés d’être impliqués dans des cambriolages, des vols à la tire et à l’arraché, ils sont actuellement « surreprésentés » dans les gardes à vue, assure la police.

Des dizaines de mineurs isolés « exploités »
En enquêtant sur ces jeunes migrants, les policiers se sont notamment intéressés à la façon dont le produit de ces vols était écoulé.

« Des écoutes téléphoniques et des surveillances sur le terrain » les ont ainsi menés jusqu’à ce réseau présumé, dirigé par quatre frères et sœurs d’une famille d’origine algérienne, a détaillé le commandant Illien.

Les enquêteurs les soupçonnent d’avoir « exploité » ces derniers mois des dizaines de mineurs isolés, aussi appelés « mijeurs », en raison de doutes sur leur véritable âge. « Ils les droguaient pour les mettre sous pression et créer une relation de dépendance et les faire travailler », a-t-il ajouté.

La police, saisie d’une commission rogatoire du juge, a déclenché l’opération au moment où le butin mensuel partait pour être écoulé en Algérie. Le bilan de la saisie, l’équivalent d’un « mois de travail », est de 91 téléphones volés, 19 ordinateurs portables, 25 montres et de nombreux bijoux en or. Les enquêteurs ont également saisi 37 155 euros et deux véhicules.

La police a aussi trouvé 589 boites de médicaments « opioïdes » fournis au réseau par un couple, également interpellés.

Sur les huit personnes interpellées, au moins six seront présentées à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen pour vol et/ou recel « en bande organisée » et association de malfaiteurs.

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