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En Irak, la violence de la répression contre la contestation s’étale au grand jour

Les manifestants accusent les partis chiites proches de l’Iran et leurs factions armées de jouer un rôle dans la répression du mouvement et les attaques contre des journalistes.

Des centaines de vidéos plus dures les unes que les autres sont apparues sur les réseaux sociaux, lundi 7 octobre au soir. A la faveur d’une levée partielle de la coupure d’Internet imposée depuis plus de quatre jours, les jeunes Irakiens qui manifestent depuis le 1er octobre contre le pouvoir se sont empressés de télécharger et de conserver ces preuves de la répression à laquelle ils font face à Bagdad et dans le sud chiite du pays. Témoignage de l’usage accru de la force depuis vendredi, de nombreuses images montrent de jeunes hommes tombant ensanglantés, fauchés, certains à la tête ou au cœur, par les balles des forces anti-émeutes qui leur font face ou par celles de snipers invisibles.

Dimanche, le mouvement a commencé à s’épuiser dans la plupart des foyers de contestation après deux journées de répression particulièrement meurtrières et l’annonce par le premier ministre Adel Abdel Mahdi d’une série de 17 mesures sociales et économiques immédiates pour apaiser la contestation. Mais elle ne s’est pas éteinte. Après plus de 110 morts et 6 000 blessés, selon un récent bilan officiel, le désir de venger le sang versé par les « martyrs » alimente la colère. A Sadr-City, un quartier populaire chiite de quatre millions d’habitants à quelques kilomètres du centre-ville de Bagdad, les manifestations se sont poursuivies lundi soir. La veille, de violents heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre avaient fait 15 morts.

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Le bilan particulièrement lourd de cette explosion de violence dans le bastion du leader chiite Moqtada Al-Sadr, qui avait appelé à la démission du gouvernement, a donné lieu à un rare mea culpa du commandement militaire. Ce dernier a reconnu « un usage excessif de la force » et annoncé avoir « commencé à demander des comptes aux officiers qui ont commis ces erreurs »

lemonde.fr

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